Une journée ils y sont, l’autre, soudainement, plus rien. Les cages vitrées alignées, toutes carrées, d’à peine un mètre de large par la même chose de hauteur, sont soudainement plongées dans un noir profond. Ces derniers temps, il y a eu bien de l’agitation de la part des scientifiques. La dernière fois qu’il y a eu autant d’excitation, c’est quand le premier 10, de la série des chats 1, est sorti vivant de l’incubation. Mais en fait, cette fois, ce n’est pas un bon événement qui se prépare, je le sens. Tous les autres sont agités dans leur petite cage de verre. Oui, il s’agit d’un laboratoire. Un labo de test de modification génétique, plus précisément. Et vous, vous êtes l’une de ces créatures qui a été créée à base de gênes d’humain, et d’une certaine quantité de gênes d’animal, différent par ce que vous êtes. Pour ma part, je suis un 5. Totalement basique. Je vous explique ? C’est simple. Il y a 10 spécimens par séries. Je suis un chien de série 1, et le 5e de ma série. C’est simple, non ? Mon code barre, aussi noté au niveau de mon cœur : 01.02-W105. Oui, bref, normalement, à mesure que les plus hauts sont créés, les plus bas, comme moi, sont ‘Supprimés’. Qu’est-ce que c’est ? Simple, on vous emmène dans une petite pièce blanche, au bout du long couloir, et on vous tire une balle en plein entre les deux yeux. Barbare ? Non, simplement humain. Par contre, cette fois, c’est étrange, mais tous les spécimens, du 1 au 10, de chaque type, ont été gardés. Tant bien qu’ils commençaient à manquer de cage.
Jusqu’à aujourd’hui, personne ne comprenait, mais soudainement, maintenant que le noir est installé depuis bientôt une heure, j’estime, tout le monde a compris. C’était une sorte d’histoire, si on veut, qu’on se racontait entre nous. Un truc disant qu’un jour, les humains allaient nous laisser à nous même pour savoir qui survivrait, quels seraient les meilleurs spécimens. Et que ceux-ci serviraient de projet beta pour la vraie série, la 2e. Oui, nous ne sommes que des brouillons, apparemment. Voilà ce qui arrive. Tout le monde est fébrile. Et surtout, tout le monde a faim. Tout le monde a soif. Certains sont déjà à moitié morts, les 1, ceux qui avaient besoin de médicaments réguliers pour vivre, ils doivent déjà être bien faible.
Vous comprenez ce qui se passe ? C’est un jeu, pour les humains. Maintenant, nous sommes des animaux sauvages, nous devons oublier notre partie humaine… C’est la loi du plus fort, maintenant, et ceux qui ne sauront pas se montrer suffisamment fort, mentalement et physiquement, échoueront ce test.

Soudainement, tout le monde se retourne, un bruit sourd vient de se faire entendre. Puis, une voix mécanique qui se fait entendre sur tous les étages commence un court monologue à notre intention. C’est une voix d’homme, avec un fort accent anglais… Surement celle de celui à l’origine de tout cela…
« Vous, spécimens, allez devoir survivre ici. Ceux qui vivront suffisamment longtemps seront récompensés… De la vie. Nourriture, retirée. Médicaments, cachés. Chauffage et air climatisée, coupés. Bonne chance. »
Voilà, déjà fini. Court, comme explications, mais simple. Tout le monde dans les cages se regarde entre eux. Pour ma part, je reste simplement debout devant la porte en verre de ma cage, attendant l’ouverture de celle-ci. Au bout d’encore une heure, toujours aussi calme devant ma porte, comme certains, alors que d’autres sont dans un coin, pleurant, nous entendons le bruit, ce bruit, celui du départ, celui du début… Celui du commencement de ce massacre. Le bruit des portes de ces cages électriques s’ouvrant, toutes en même temps.

Sang, larmes, sueur, vous en verserez, car vous n’avez pas le choix. Battez-vous ou cachez-vous, mais tâchez de rester en vie. Bonne chance.